Extraits de l'interview de Kozal, journaliste cambodgien de 29 ans, diffusé anonymement à sa demande lors de l'exposition de Phnom Penh.
Retranscription mots pour mots:

- Même si le Cambodge est déjà nommé comme un pays démocratique, la liberté d'expression est toujours limitée, on ne peut pas dire comme on veut ...

- Il n' y a pas de journal indépendant, si on parle de quelque chose qui concerne le gouvernement ou qui touche vraiment le gouvernement, il a le droit de fermer cet institut... les journalistes vivent toujours dans la peur...
- Au Cambodge en ce moment le métier de journaliste, ou le journalisme c'est quelque chose de commercial, donc on ne peut pas servir ce domaine au public, c'est plutôt pour le commerce...

- Même si on a déjà trouvé des informations en ce qui concerne la corruption des gens dans les hauts rangs par exemple, on n'ose pas exprimer on n'ose pas écrire... Même si le journaliste, il est vraiment courageux, qu'il a le courage d'écrire, son directeur ou bien quelqu'un dans son groupe n'accepte pas de publier, parce qu'on a peur, on a peur d'être tué, agressé...

- Si on a, par exemple, trouvé des preuves pour prouver que ce ministre ou tel et tel monsieur a fait la corruption,
on ne peut pas les publier parce que si ils savent que le journaliste sait le secret, ils vont utiliser l'argent : voilà tu vas prendre telle ou telle somme puis tu vas fermer, tu vas pas parler tu vas pas écrire de ce problème...

- Même si on sait que ces gens-là sont incompétents, on écrit quelque chose de bien, parce que lui il me fait vivre, si il accepte de faire ça c'est pour nourrir sa famille, si il ne fait pas ça, il peut pas vivre...

- Pourquoi les gens ne s'intéressent pas vraiment à la lecture des informations dans les journaux, c'est une question de finance, le niveau de vie, quoi, parce que la plupart des cambodgiens ne sont pas très riches, donc
pour avoir des informations ils préfèrent regarder la télévision ou bien écouter la radio. Parce qu'ils achètent une fois et ils peuvent toujours suivre les informations tous les jours, mais si ils achètent les journaux, ils dépensent 700 riels* par jour, donc c'est difficile...

- Les informations à la télévision et la radio sont vraiment limitées, on ne transmet pas les informations en ce qui concerne la corruption ou bien on parle seulement des actualités ou ce qui concerne la situation des gens dans la ville, mais pas quelque chose de la politique, de la corruption, ou bien des problèmes à la frontière...

- Pas dans un futur proche, dans un futur un peu lointain si le niveau de vie des gens se développe, parce que maintenant comme vous le savez, par exemple à la campagne ou dans une région très lointaine de ville, on n'avait pas d'électricité, donc il y a très peu de moyens pour transmettre...


*1$=4000 riels